Qatar Prix de l'Arc de Triomphe : Les Nippons en France
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Le premier ouragan venant de Tokyo s’est abattu sur Deauville à la fin du siècle précédent. Il s’appelait Taiki Shuttle, et est venu nous kidnapper le groupe I Prix Jacques le Marois. Les Japonais accompagnateurs étaient venus en France avec des kilos de billets de banque libellés en .francs. Le cheval gagna de peu, et les parieurs japonais gagnèrent très peu, tellement la cote du cheval s’était étiolée sur l’hippodrome Le PMU a eu du mal à payer le gagnant 1,10.
Sans doute échaudés par la gifle reçue par Speedy Symboli, les Japonais ne tentèrent pas le diable avant 1999, année où ils déléguèrent un solide cheval, El Condor Pasa, qui avait fait forte impression lors de son succès dans le Grand Prix de Saint-Cloud. Détaché opportunément à l’entrée de la dernière droite, il semblait ne plus pouvoir être rejoint à cent mètres du poteau, quand surgit de nulle part un trois ans nommé Montjeu, qui lui prit une demi-longueur sur la fin. On peut dire que cet échec-là n’était dû qu’à la qualité exceptionnelle d’un seul adversaire.
Deep Impact s’était couvert de gloire au Japon. Il fut monté en dépit du bon sens dans l’Arc de 2006 et termina à une troisième place qu’il perdit quelques semaines plus tard parce que ses analyses biologiques s’étaient révélées positives.
Nakayama Fiesta tenta lui sa chance en 2010. Il fut battu nettement par Workforce, qui apportait son premier succès au très célèbre entraîneur anglais Mikael Stoute, tout en privant une fois de plus un japonais du succès
Orfèvre, qui sera pour la seconde fois au départ cette année, est, comme El Condor Pasa, le plus déveinard des battus japonais : il s’envolait à cent mètres du poteau pour un succès imprenable, fut victime du sprint étourdissant de la jument Sareta, sans doute en état de grâce, car elle n’avait jamais réalisé une telle valeur, et n’en a jamais remontré de telle par la suite.
Daniel Lahalle