Présentation de l’édition 2020 des Emirates Poules d’Essai des Poulains et des Pouliches
Publié
Par Nicolas Labourasse
EMIRATES POULES D’ESSAI DES POULAINS ET DES POULICHES
LUNDI 1er JUIN - HIPPODROME DE DEAUVILLE
L’hippodrome de Deauville-La Touques accueille ce lundi 1er juin les Emirates Poules d’Essai des Poulains (15 h 50) et des Pouliches (16 h 25). Alors que les partants définitifs et les places à la corde ont été désignés ce vendredi, découvrez les dernières informations sur ces deux Groupes 1 à destination de la génération des 3 ans.
• Les Poules d’Essai, le premier grand test pour la génération classique
Les Poules d’Essai sont qualifiées de courses classiques, c’est-à -dire qu’elles sont réservées aux poulains et aux pouliches de 3 ans, dans le but de sélectionner les meilleurs reproducteurs de la race du pur-sang. Elles se disputent sur la distance de 1.600 mètres (un mile anglais), qui requiert à la fois des qualités de vélocité et une certaine capacité à résister à la distance. Tout en étant un objectif en soi, les Poules d’Essai peuvent aussi servir de rampe de lancement aux deux autres classiques du printemps, le Prix du Jockey Club et le Prix de Diane Longines. Ces deux courses ont lieu sur 2.100 mètres, sur la piste de Chantilly. Certains chevaux, vrais spécialistes du mile, ne peuvent pas fournir la même valeur avec 500 mètres supplémentaires, et resteront donc sur la filière des milers (spécialistes des 1.600 mètres), en rencontrant plus tard dans l’année leurs aînés. D’autres ont suffisamment de tenue pour s’épanouir également sur 2.000 mètres et plus. Ils peuvent ainsi viser le prestigieux doublé « Poule d’Essai & Jockey Club ou Diane ». Plusieurs doublés ont eu lieu dans les années récentes : Shamardal (2005), Lope de Vega (2010) et Brametot (2017) pour les mâles ; Divine Proportions (2005), Zarkava (2008), Golden Lilac (2011), Avenir Certain (2014) et La Cressonnière (2016) pour les femelles. Parmi tous ces cracks, une seule est parvenue à remporter ensuite le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, véritable championnat du monde des pur-sang : il s’agit de la grande Zarkava, qui s’est retirée au haras invaincue en octobre 2008.
• Deauville, remplaçante de luxe
La crise sanitaire mondiale n’est pas sans conséquence pour les courses. Après un arrêt de deux mois, les compétitions ont pu reprendre le 11 mai, mais à huis-clos renforcé et uniquement sur les hippodromes situés en zone verte. C’est ainsi que les Poules d’Essai, qui se disputent traditionnellement début mai sur la piste de ParisLongchamp, ont été repoussées au 1er juin et trouvent refuge sur l’hippodrome de Deauville-La Touques. Ce n’est pas une première pour l’hippodrome normand qui a déjà accueilli ces deux épreuves en 2016 et 2017, lors des travaux de ParisLongchamp. La spécificité de l’hippodrome de Deauville est sa longue ligne droite, qui permet d’offrir un parcours rectiligne aux candidats, ce qui est également le cas dans la version anglaises des Poules (les Guinées de Newmarket). Si les places à la corde sont primordiales sur le parcours avec tournant de ParisLongchamp, car il est important de bien se placer avant la première courbe qui arrive vite, elles le sont beaucoup moins en ligne droite. Ainsi, on peut gagner avec un petit numéro à la corde comme Brametot et Précieuse en 2017 (stalle 3) ; mais aussi avec un numéro à l’extérieur, comme The Gurkha en 2016 (stalle 11).
• Un vrai billard pour accueillir les champions
Le meeting d’août est traditionnellement le pic annuel pour l’hippodrome de Deauville. Mais sa piste est bien entendu entretenue toute l’année, d’autant que quelque 800 galopeurs s’entraînent sur le site, et peuvent l’utiliser lors de « galops spéciaux », avant les grands rendez-vous. Franck Le Mestre, qui gère à la fois l’hippodrome et le centre d’entraînement, a tout mis en œuvre pour que « sa » piste soit un vrai billard ce week-end : « Nous avons arrosé abondamment la piste dimanche soir, après la réunion de courses. Elle a été tondue lundi à 13 cm. L’objectif est de l’avoir à 3,3 ou 3,4 dimanche et lundi matin, pour avoir un bon terrain l’après-midi. Je dois dire que mon équipe a réalisé un super travail pendant le confinement : la piste a été entretenue quotidiennement malgré les réductions d’effectif. Depuis deux mois, nous n’avons eu que très peu de précipitations, et il va faire encore très beau jusqu’à lundi. Donc le programme est assez simple : on arrose, on tond et on roule ! »
Pour consulter la vidéo des préparatifs, veuillez cliquer ici : https://youtu.be/kZNgK_Gq8d4
Aucune précipitation n’est attendue d’ici lundi. Le temps sera ensoleillé lundi, avec des températures maximales avoisinant les 23 °C.
• Les hommes forts des Poules
Le Cantilien André Fabre est le plus titré parmi les entraîneurs au départ de la Poule d’Essai des Poulains. Il a déjà remporté la course à sept reprises et sellera encore cette année l’un des favoris, Victor Ludorum, ainsi qu’Arapaho et Alson, deux bonnes chances. Il compte « seulement » trois victoires dans le pendant pour les femelles, mais sera là encore très bien représenté grâce à Tropbeau et Tickle me Green. Jean-Claude Rouget, dont les effectifs sont partagés entre Pau et Deauville, compte quant à lui quatre victoires dans la Poule d’Essai des Pouliches, et avec l’invaincue Simeen, il pourrait bien égaler, au palmarès de la course, des légendes comme François Mathet et Alec Head (cinq victoires chacun). Simeen porte la casaque de Son Altesse l’Aga Khan, qui compte déjà quatre victoires dans la Poule d’Essai des Pouliches, ce qui en fait la plus titrée au départ. Cette casaque a aussi remporté huit fois la version masculine, mais n’y aura pas de représentant cette année. Soulignons aussi que Jean-Claude Rouget a vu ses pensionnaires s’imposer à deux reprises quand la course s’est tenue à Deauville (Brametot chez les mâles, en 2017, et La Cressonnière, en 2016, chez les femelles), alors que Fabrice Chappet a remporté son premier classique sur cette piste deauvillaise et dans cette épreuve en 2017, grâce à Précieuse.