Interview-portrait, dimanche à Meslay-du-Maine (R-3). A la rencontre de Dimitri de Jesus Reis

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Par Stéphane Davy
Par Stéphane Davy. IN LOVE REGLISSE (409) sera au départ du Prix de l'Eté, dimanche à Meslay-du-Maine (R-3). L'occasion d'aller à la rencontre de son sympathique entraîneur Dimitri de Jesus Reis (photo).
Dimitri, quel a été votre itinéraire professionnel ?
J'ai un parcours atypique. J'ai une formation de maréchel-ferrant. J'ai d'abord commencé par ferrer des chevaux de selle et d'endurance dans le Sud du pays. A cette époque, je me destinais à une spécialisation dans la ferrure de trotteurs. Mon frère, Alexandre, était quand à lui installé depuis six mois en Normandie. J'ai donc décidé de quitter le Sud pour le rejoindre. Dans un premier temps, je partageais mon temps entre l'entraînement et la maréchelerie. J'ai obtenu ma licence d'apprenti au mileu des années 2000, après quatre années passées à travailler, à mi-temps, dans l'écurie de mon frère. J'avais alors une vingtaine d'année. Au fil du temps, j'ai pris goût à la drive. Après six ou sept ans de collaboration avec mon frère, j'ai décidé d'observer d'autres méthodes d'entraînement. J'ai ainsi fréquenté d'autre écuries, notamment celle de Jean-Philippe Dubois, durant plusieurs mois. Là -bas, on "sortait" une cinquantaine de trotteurs de 7h à 14h. C'était intéressant car leurs chevaux sont des trotteurs nés. Ils évoluent sans licol en chaine, sans lasso, ni martingale fixe. Par la suite, j'ai travaillé dans l'écurie de Dominik Locqueneux. A cette époque, il gérait notamment les intérêts de Robert Bergh, en France. C'était enrichissant en matière de ferrure et de réglages. J'ai ensuite rejoint l'écurie de Thibault Lamare, lequel m'a apporté sa confiance et m'a permis de gagner des courses. Je suis passé professionnel assez rapidement, en 2018/19. Suite à cela, le téléphone sonnait moins. J'ai donc pensé à changer de voie, me formant notamment au métier d'infirmier, avant de revenir dans le milieu des courses. J'ai les chevaux dans le "sang". Je me suis donc dirigé sur une activité de prestataire de services, en Normandie, ma terre d'adoption. J'ai ainsi fréquenté les établissements de Pierre-Alain Rynwalt, de François Lemoine et de Dominik Locqueneux, durant deux ans, sans oublier l'écurie des Charmes, avant que cette dernière ne décide de faire débourrer leurs éléments à "l'extérieur". Il m'a fallu rebondir. J'ai ensuite eu l'occasion de m'installer sur le centre d'entraînement de Charles Cuiller. Je loue un barns, là où étaient auparavant les frères Krouchi. Charles m'a proposé de pré-entraîner certains de ses protégés et, en parallèle, je veille à la destinée de mes propres chevaux. J'ai ma licence d'entraîneur depuis quatre ans mais je suis officiellemement installé à mon compte depuis quatre mois. Je suis basé dans le Calvados. Je loue donc des boxes, avec un accès aux paddocks et aux pistes d'entraînement.
Dimanche, IN LOVE REGLISSE sera en piste à Meslay-du-Maine. Que pouvez-vous nous en apprendre ?
Il est assez grand. Au début, il n'allait pas très "droit", et avait tendance à pousser sur sa gauche. J'ai passé pas mal de temps à le façonner à la mer. Il s'est ainsi amélioré en quelques mois, tant physiquement que mentalement. Il avait également besoin de prendre de la force et de la maturité. Je me doutais qu'il allait se plaire avec la selle sur le dos. Il m'a donné raison. En outre, son passage sur l'herbe a été profitable car il n'a pa un "bon dos". Il m'a fait plaisir au cours des dernières semaines. Il a signé deux succès au mois de mai, à Durtal et à Gournay-en-Bray. Il a depuis enregistré deux podiums, le dernier en date acquis lundi dernier à Argentan. Ce jour-là , il est parti prudemment. Ce n'est pas dans ses habitudes. En général, il est assez franc en partant. A noter également qu'avant sa dernière prestation, il avait été déclaré non-partant à Cabourg pour une rature observée sur son carnet de vaccination. Sachez qu'il a bien récupéré de ses récents efforts. J'aurais préféré le voir courir à Cabourg, avec une ligne droite moins longue mais, il conserve toute ma confiance. Je le juge d'ailleurs plus tonique qu'avant sa sortie à Argentan. Le cheval réalise une bonne année mais je pense qu'il sera encore meilleur l'année prochaine. A noter qu'il est plus à l'aise corde à droite mais il n'est pas impossible que je me laisse tenter par quelques engagements cet hiver à Vincennes.
Un mot sur d'autres éléments de votre effectif...
J'ai acheté Hercule de l'Oison, au cours du printemps. Il est compliqué à travailler et délicat dans la "bouche" mais le cheval vient de gagner à Molières. Il faut également composer avec son mental fragile. Mon achat est d'ores et déjà amorti mais j'espère le voir prendre des gains cette saison. Il en est capable. J'ai également acquis une poulinière, Ironie Dairpet, une propre soeur de Ceylan Dairpet. Elle vient de donner naissance à une "O" dotée d'un joli modèle.