Projet de développement d’une filière cheval en Chine : échanges favorables entre les pouvoirs publics chinois et la filière française.
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Par Patrick Desmaison

A l’occasion du déplacement en Chine de la délégation présidentielle française, les discussions entre le gouvernement chinois et la filière cheval française se poursuivent notamment sur les questions d’environnement, d’aménagement du territoire et d’agriculture, enjeux majeurs de la COP21 et qui donnent tout leur sens au projet de développement d’une filière cheval en Chine.
Depuis décembre 2011, et à l’initiative du PMU, des délégations de représentants des courses de chevaux, mais aussi du sport équestre et avec l’Union Nationale Interprofessionnelle du Cheval (UNIC) se sont régulièrement rendu en Chine pour y rencontrer les principaux acteurs chinois concernés par les loisirs équestres et les jeux (Ministère des Sports, Ministère de l’Agriculture et Ministère des Finances). Un bureau de représentation de la filière cheval ayant vocation à faire la promotion du cheval « à la française » et relayer l’ensemble des actions a d’ailleurs été ouvert à Shanghai.
Aujourd’hui, les contacts avec les pouvoirs publics chinois sont favorables, le ministère chargé du budget en France et son homologue chinois ont prévu de coopérer, via un échange d’informations, pour permettre à la partie chinoise d’envisager la transposition et l’adaptation du modèle français.
En ce qui concerne l’activité des courses hippiques, le Ministère des Sports chinois a autorisé l’organisation de courses sous forme de test et envisage la création d’hippodromes dans plus de 7 villes en Chine (dont Shanghai et Pékin) qui en ont fait la demande. La coopération entre la France et la Chine avance de manière concrète : une convention de partenariat a ainsi été signée entre le ministère de l’agriculture chinois (Chinese Horse Industry Association) et le Cheval Français (LeTrot). Par ailleurs, le ministère chinois des sports, via sa direction en charge du cheval et de l’équitation, a conclu de son côté un accord de coopération avec la chaîne Equidia pour la fourniture de contenus équestres et certains cavaliers chinois de haut niveau sont entraînés par des cadres français : il a d’ailleurs octroyé à ce titre à l’UNIC en mai 2015 le titre de « partenaire étranger de l’année 2014 ». Le ministre français de l’agriculture a signé au printemps 2014 le protocole sanitaire permettant l’exportation en Chine de chevaux français. Enfin, de plus en plus d’entreprises françaises exportent leur savoir-faire et leurs produits vers la Chine, comme en témoignent le dernier Salon du cheval de Pékin où la France avait le stand le plus étendu de tous les pays présents.
Le développement des ressources financières issues des courses peut permettre de relancer une filière cheval et une activité significative d’élevage en Chine, pays de tradition équine où le cheval n’occupe pas la place qu’il devrait. C’est une opportunité de développer une activité ayant un impact structurant sur l’aménagement du territoire permettant de limiter l’exode rural en fixant des populations sur un secteur réclamant une main d’œuvre agricole qualifiée et nombreuse. Par ailleurs, l’engouement des Chinois pour les loisirs équestres et le cheval de loisir pourra permettre de développer des infrastructures « vertes » dans les grandes villes, à l’image des expériences en cours à Pékin et Shangaï.
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Sur la filière hippique française
Le modèle français est fondé sur la symbiose paris hippiques-filière cheval. Le PMU, opérateur de paris hippiques majeur en France et n°1 en Europe, est un GIE appartenant aux sociétés organisatrices de courses hippiques France Galop & Le Cheval Français. Il réalise un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros et reverse l’intégralité de son résultat net (850 millions d’euros en 2014) à la filière cheval française, contribuant à financer 130 000 emplois non délocalisables autour du cheval, ainsi qu’1 milliard d’euros de recettes fiscales pour l’Etat. La filière cheval française compte 1 million d’équidés répartis dans des entreprises agricoles telles que les 35 000 élevages qui maillent l’ensemble du territoire et participent à l’aménagement et la valorisation des espaces ruraux.
