Interviews courses PMU - Dimanche à Graignes (R-5). GERONIMO MATICA, le miraculé
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Par Stéphane Davy

GERONIMO MATICA (102) sera en piste dimanche à Graignes (R-5) pour participer au Prix Agrial - Prix Filière Qualité Race Normande. Le parcours de ce trotteur est atypique. Celui de son entraîneur également. Rencontre avec Thibaud Delaplace. Par Stéphane Davy.
Thibaud, nos lecteurs vous connaissent relativement peu. Pouvez-vous évoquer votre parcours ?
Je suis originaire de région parisienne mais je ne suis nullement issu du sérail. Ma mère est infirmière et mon père informaticien. Cela dit, j'ai toujours été passionné par les trotteurs et les courses hippiques. J'ai commmencé il y a quinze ans. J'ai tout d'abord intégré la M.F.R de La Capelle avant d'être apprenti et salarié dans diverses structures, telles les écuries Masschaele et Lizée. Ensuite, à 18-ans, j'ai eu l'opportunité de me rendre un an, en Suède, dans l'écurie de Stefan Mélander. J'ai ensuite travaillé à Melun dans l'écurie de Gaetan Marcque. Depuis, je suis basé en Normandie, dans le Haras que Stefan Melander avait acheté, à l'époque de Scarlet Knight. Je collaborre avec lui. Je m'occupe essentiellement de ses jeunes trotteurs, des poulains issus de son elevage. Cela lui permet de gagner du temps dans le débourrage de ses jeunes pousses. Je suis également prestataire de service chez Vincent Renault. En parallèle, je m'occupe de Geronimo Matica, un cheval que je possède grace au soutien financier de mes parents qui m'avaient permis d'acheter la mère de ce cheval, à savoir Valeria. Elle avait connu des problèmes de jambes et est devenue poulinière. Elle stationne au Haras. Le cheval porte ce suffixe en référence aux prénoms de mère, Marie, du mien, Thibaud, et celui de ma soeur Caroline.
Justement GERONIMO MATICA a débuté sa carrière de course assez tardivement. Pour quelle raison ?
A 2-ans, il s'annonçait très prometteur. Cette année-là , j'avais débourrer une cinquantaine de chevaux, il faisait partie des meilleurs. Or, il était très compliqué, autoritaire. Il a fallu le castrer. A 3-ans, je n'avais pas eu le temps de le travailler mais il s'était tout de même qualifié. Je souhaitais le débuter à 4-ans mais il a souffert d'un fracture du pied durant le confinement, au printemps de ses 4-ans. Pour tout vous avouer, il était condamné par plusieurs vétérinaires. J'ai toutefois décidé de le conserver. Il est resté six mois dans son box. C'est un miraculé. Il s'est assagi avec le temps. Finalement, il a débuté l'an dernier, en avril 2021. Vous connaissez la suite. Il a depuis enregistré treize succès en 21 courses courues. La patience familiale a porté ses fruits.
Dimanche, vous l'alignez à Graignes. Le conseillez-vous aux parieurs ?
Le cheval est resté très bien. Je préfère le laisser ferré. Il est très bien comme cela même si à terme, il pourra être déferré des postérieurs. Je ne lui trouve pas de défaut. Il est complet. Il sait tout faire. Il est sympa, volontaire et dur à l'effort. Je le préfère corde à gauche. Je pense également qu'il pourra par la suite aller sous la selle. A mes yeux, il a de l'avenir au trot monté. Dimanche, il retrouve la piste de Graignes, hippodrome sur lequel il est invaincu en deux prestations. L'autostart de le gêne pas. Il reste sur trois succès. Cependant, il n'a pas couru depuis la fin du mis d'août. C'est ma seule réserve. Il est mieux à courir toutes les deux-trois semaines mais je lui vois une bonne chance. Je redoute Gino Viva. S'il termine ici parmi les trois premiers, il pourrait ensuite courir le 4 novembre à Vincennes. Ce sera une course réservée aux 6-ans, sur 2.700mètres. Il travaille en montée et la Grande Piste ne devrait pas le contratier. Je vous informe également que j'ai l'un de ses frères, à la maison, un " J", un Boccador de Simm qui s'annonce intéressant. Il est massif nous prenons notre temps avec lui.
