Exclusivité Canalturf.com. Entretien avec Lukas Delozier
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Par Stéphane Davy
Le Français Lukas Delozier s'est progressivement hissé parmi les jockeys vedettes, en Allemagne. Rencontre avec ce pilote motivé et sympathique.
Canalturf.com. Lukas, pouvez vous nous parler de votre parcours professionnel ?
Lukas Delozier. En France, j'ai travaillé dans les écuries de Yann Barberot et Henri-Alex Pantall, dans l'Ouest du Pays. J'ai également collaborré, en 2017, durant deux mois, avec François Nicolle. Cela s'est très bien déroulé puisque j'ai signé une quinzaine de succès avec lui. Ensuite, j'avais besoin de changer d'air suite à des soucis personnels. J'ai alors eu l'opportunité d'aller monter en Allemagne, en septembre 2017. Je suis un homme de challenge. Et, il s'agissalt là d'un joli défi à relever.
Canalturf.com. Justement, parlez-nous de votre situation outre-Rhin...
L.D. J'avais déjà eu l'occasion d'y monter de bons chevaux lorsque j'étais chez M. Pantall. J'ai toujours bien aimé ce pays, le rythme de ses courses, son ambiance. Dans ce nouveau départ, j'ai été très bien épaulé par William Mongil. Je le considère comme un grand frère. Je suis d'abord resté deux mois en Allemagne, de septembre à fin 2017 avant de revenir en France, au début de l'année 2018, où j'ai monté notamment à Pau pour Frédéric Sanchez. Je suis revenu outre-Rhin en mars 2018, en travaillant notamment pour l'entraîneur Jens Hirschberger. Dans la foulée, j'ai remporté mon premier Gr.II. Hélas, ensuite, j'ai écopé de plusieurs suspensions. Il faut en effet savoir que le réglèment allemand est strict. Il nous limite à cinq coups de cravache, encolure comprise, et ce durant tout le parcours. Je n'étais pas habitué. Ceci m'a valu des mises à pied et m'a mis sur la touche une bonne partie de la saison. Au cours de l'été 2018, au mois d'août, je suis rentré au sein de l'écurie de Henk Grewe. On a fait du bon travail. J'ai notamment gagné un Gr.III et des Listeds. J'ai signé une soixantaine de victoires l'an dernier, en 2019. J'ai également conclu dans le top 3 des jockeys, outre-Rhin. Et, en octobre 2019, j'ai été contacté par Peter Schiergen. Il m'a proposé un contrat alléchant de premier jockey pour son écurie. Cela ne se refusait pas, d'autant qu'il travaille avec quatre des plus importants propriétaires allemands. Nous sommes basés, à Cologne. Il y a une cinquantaine de chevaux à l'écurie, dont pas mal de 2-ans. Nous avons un superbe outil de travail avec une piste extérieure en sable, de 1.600 mètres, au autr en gazon sans oublier une piste couverte. Il y a aussi cinq ronds pour marcher les chevaux. Le petit hic, c'est qu'ici, toute l'équipe parle en Allemand. C'est à moi de m'adapter. J'ai la chance de travailler avec Terence Hellier, qui est aussi à l'écurie. Il est calme, me parle en Anglais et n'hésite pas à donner des conseils. Il y a aussi Vinzenz, le fils de Peter, qui parle Anglais.
Canalturf.com. Un mot également sur le confinement, en Allemagne
Je n'ai pas trop à me plaindre. Les courses étaient certes bloquées mais nos journées ressemblaient aux autres, avant le confinement. On travaille les chevaux le matin. Et, avec autorisation, on peut se déplacer sur le territoire. Les bars et les restaurants sont fermés mais les coiffeurs et autres commerces sont ouverts depuis le début de la semaine. Bien évidemment, il faut composer avec le port du masque, et les gestes sanitaires. La prochaine réunion, à Hanovre, se déroule à huis-clos. Ce sera un réunion test. Le port du masque est obligatoire. Il y aura une personne-maxi par cheval. Les propriétaires, les agents, les familles des jockeys ne sont pas autorisés à accéder à l'hipppodrome. Il est également nécessaire d'être muni d'une autorisation délivrée par l'instance dirigeante, le German Racing. Chaque société de courses nous adresse par mail un papier à présenter à notre arrivée. En revanche, il faut arriver de bonne heure. Il faudra être à 12h30 dans le vestiaire, car en Allemagne, la pesée s'effectue assez tôt. Les écuries sont souvent isolées, assez loin du rond de présentation. Il nous a également été demandé de respecter scrupuleusement les consignes de sécurité. Il en va de la poursuite des courses en Allemagne.
Canalturf.com. Lukas, merci beaucoup. A bientôt... (Propos recueillis par Stéphane Davy)