A 13 h 50, regarder le quinté+ en direct sera payant
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Par Dominique Cordier
Les « négociations » entre les sociétés de courses et les diffuseurs, nouveaux ou historiques, n’ont pas abouti. Depuis mardi après-midi et un communiqué laconique, où les responsables de l’activité hippique ont annoncé qu’aucune grande chaîne ne diffuserait plus le quinté+ en direct à dater de ce vendredi 1er janvier 2016, le monde des courses est resté comme interdit. A juste titre !
Courses-TV, des relations toujours tumultueuses. Depuis le début des années 90 et la scission trot-galop, les premiers se faisant filmer par TF1 (chaîne leader), les seconds par la Cinq, les relations entre les courses et les chaînes du PAF ont toujours été houleuses. On a connu ensuite le quinté+ sur France Télévisions, puis sur Canal +, enfin sur France3 le week-end et L’Equipe21 (dernière des 25 chaînes de la TNT en termes d’audience) la semaine. En 25 ans, le quinté+ en clair aura vu le nombre de ses téléspectateurs divisés par vingt, au bas mot, pour tomber à zéro à compter de cet après-midi.
Quel avenir pour les courses à la télévision ? Sombre et très obscur, dans l’état actuel des choses ! BOLD EAGLE ne sera pas invité au 13 heures de la Une comme le fut il y a 40 ans un certain IDEAL DU GAZEAU, pas plus que la France n’assistera à son sacre annoncé le 31 janvier prochain, à l’instar d’un OURASI il y a 25 ans. En fait, l’image des courses n’a plus la cote dans le grand public, la faute d’un milieu qui a trop vécu et vit encore reclus sur lui-même, la faute aussi de dirigeants qui utilisent encore les logiciels de communication du siècle dernier, à une époque dorée où les chaînes de télévision voulaient le quinté à tout prix. En 2016, réinstaller le quinté+ sur une grande chaîne de télévision (TF1, France2, Canal Plus, M6, ou D8 et W9, à la rigueur) passe par la cession des droits et la signature d’un chèque conséquent, comme le fait d’ailleurs la Française des Jeux pour la promotion de ses jeux de loterie…
Quelles pistes pour demain ? On parle de chaînes d’information continue. Or, pour être gratuites sur la TNT, elles n’ont rien de chaînes grand public, qu’il s’agisse de LCI, de BFMTV, d’ITélé ou de la future chaîne d’infos de FranceTV. En outre, dans les périodes troublées que nous traversons, le moindre fait divers empêcherait purement et simplement la retransmission du quinté. On peut évoquer les chaînes sportives payantes, telle BeIn, ce qui constituerait une dépense en pure perte sur laquelle on ne peut avoir aucun espoir de capitalisation.
Equidia, une roue de secours mal gonflée… En attendant de revoir le quinté+ sur une chaîne grand public (toute autre solution, on l’aura compris, serait injustifiable, voire contre-productive financièrement), on peut mesurer combien les sociétés de courses se retrouvent gros jean comme devant dans l’état d’impréparation de sa chaîne privée, Equidia, à son rôle de diffuseur unique du quinté+. On peut en effet estimer que les mesures d’économies sur les programmes d’Equidia Live décidées en fin d’année dernière auraient été ajournées si les sociétés de courses avaient imaginé un instant se retrouver sans autre (s) diffuseur(s) ce 1er janvier. De même, on peut regretter aujourd'hui que la politique commerciale d’Equidia soit restée arc-boutée sur le tout-payant (le programme n’étant accessible que via la box d’un opérateur téléphonique) en refusant l’universalité de ses images aux réseaux sociaux, aux sites d’informations hippiques, à ceux des nouveaux opérateurs de paris ou à de nouvelles applications innovantes...